Les livres du moment #193 – jeudi 7 décembre 2023
Quelles sont les recommandations des lecteurs cette semaine ? 

Article publié le 07/12/2023 par Nicolas Hecht, Mathilde Sautou et Déborah Zitt

Connaissez-vous les pages de recommandations par genre sur Babelio ? Chaque jour, l'équipe du site trie et sélectionne les livres les plus appréciés des Babelionautes pour vous faire découvrir des parutions récentes, agrémentées d'une critique de lecteur. Et chaque semaine nous vous proposons désormais de retrouver une liste de dix ouvrages, soit un par catégorie, afin de suivre l'actualité littéraire au plus près.

Manga : mame march, Scramblues
Akata, traduit du japonais par Amira Zegrour, 208 pages, 8,05 €

Kurosaki, graphiste dans une agence de design, n’a pas oublié ce qui le fait vibrer depuis l’enfance, sa passion de toujours : la musique. Pour animer un quotidien où il peine à produire des visuels correspondant aux désirs de la clientèle, il décide de s’engager dans un projet confié à son entreprise : réaliser la pochette d’album d’un artiste célèbre. Une tâche ardue, puisque Eddie Astley, chanteur et compositeur, est particulièrement exigeant. Une partition à écrire pour parvenir à échanger et à collaborer, avec peut-être, de belles créations à la clé.

Un chef-d’œuvre à la mélodie envoûtante selon mrs_serendipitie : « Ce manga m'a émue, m'a parlé. L'histoire est prenante, poétique. Les personnages sont attachants, sensibles. L'auteure montre à travers cette histoire qu'une rencontre, qu'un moment peut influer sur le cours d'une vie. Elle montre aussi que la musique peut rapprocher des personnes et qu'elle permet de se rappeler des moments clés de nos vies. »

Jeunesse : Sébastien Perez (auteur) et Stan Manoukian (illustrations), L'Encyclopédie du Merveilleux, tome 4 : Les Monstres
Albin Michel, 64 pages, 21,90 €

Fascinants, terribles, terrifiants, mystérieux, légendaires… Les monstres, aux qualificatifs multiples, causes de certaines terreurs nocturnes, peuplent les imaginaires. On apprivoise ses peurs avec cette encyclopédie en compagnie d’un petit garçon prénommé Lucas, on apprend beaucoup aussi. Du monstre du Loch Ness à Frankenstein, cette balade dans les coulisses de l’épouvante est une escapade merveilleuse à faire lire à vos petits monstres.

Selon Mademoisellebouquine86, c'est un ouvrage qui vaut le détour : « Les dessins sont juste incroyables, la diversité des monstres proposée est très intéressante, le tout dans un grand format mettant bien en valeur les illustrations. Parler de monstres, c'est parler de folklore, de mythes et légendes bien sûr, mais c'est aussi l'occasion de parler de différence et de tolérance. Entre les portraits de Méduse, Dracula et autres créatures, un fil rouge nous est proposé avec l'histoire du petit Lucas. »

Jeune adulte : Sacha Bazet, La Citerne
Naos, 304 pages, 20 €

 
Bienvenue à la Citerne, cité HLM bétonnée, où il ne fait pas bon vivre en apparence. Pourtant, les habitants ne quitteraient ce lieu pour rien au monde : depuis des années, c’est une véritable communauté qui s’est formée, où l’entraide et la bienveillance sont de véritables crédos, où la chaleur humaine est essentielle. Sarah a pourtant dû partir de la Citerne quelque temps. À son retour, elle retrouve sa meilleure amie Vanja. Hélas, les deux jeunes filles se rendent compte de leurs profonds désaccords : si l’une souhaite à nouveau s’immerger dans ce collectif un peu spécial, l’autre ne rêve que de s’en échapper. Un conflit qui ouvre la voie à des échos particuliers, le retour de secrets… Et le passé de la Citerne, qui est finalement plus trouble qu’il n’y paraît. Sous ses fondations, une prison, et avec elle, des menaces anciennes. Une utopie payée au prix fort. Et désormais, il faut sauver la Citerne et ses habitants, avec des remises en question nécessaires. Les murs pourraient trembler…

Pour MaudeElyther, un roman intrigant et puissant : « Nouvelle pièce de l'univers fantastique urbain du duo d'auteurs, La Citerne est une histoire de fantômes qui s'articule avec les secrets de famille, le vivre ensemble singulier. Les personnages devront se dépasser pour sauver leur lieu de vie, vivre leurs émotions sans filtre, renouer avec leur passé. »

Imaginaire : Joëlle Wintrebert, Couvées de filles
Au Diable Vauvert, 512 pages, 23 €

Si aujourd'hui il nous semble tout à fait évident que de nombreux talents de la science-fiction française soient des femmes, il en allait autrement dans les années 1970-80-90. Réalisatrice, scénariste, critique et journaliste, Joëlle Wintrebert découvre la SF dans les années 1970, et commence rapidement à en écrire. Lauréate de nombreux prix, dont le Rosny aîné trois fois et le Grand Prix de la science-fiction française, elle est tout simplement l'un des monuments vivants du genre en France, et l'une des rares femmes à avoir connu un tel parcours des années 1970 à aujourd'hui. Ce recueil de 16 nouvelles publié par Au Diable Vauvert entend bien lui rendre la place qu'elle mérite, à travers des textes d'époques variées mais d'une actualité assez saisissante.

micheltorres recommande très chaudement cette lecture : « Époustouflant, le meilleur recueil de nouvelles que j'aie lu depuis bien des années. Surprenantes, intrigantes, subtilement féministes, intelligentes, même les plus anciennes d'entre elles résonnent avec notre actualité la plus brûlante comme si l'auteure avait anticipé tout ce qui ne manquerait pas de nous tomber sur le râble. »
 

Roman d’amour : Julia Nole, Baby, it's cold outside
HarperCollins, 200 pages, 7,90 €

Un peu de douceur pour se plonger avec joie dans la magie des fêtes ? Direction les montagnes, aux côtés d’Ana, jeune aide à domicile. Pour celle-ci, rien ne pourrait ternir cet hiver : l’approche de Noël, un métier qui lui plaît, la jeune femme est ravie. Un de ses patients, devenu subitement muet, la pousse à agir ; elle va contacter le fils du vieil homme, bien que les deux soient en froid depuis des années. Le dénommé Sasha, homme distant et engagé dans son travail, n’est pas séduit par l’idée ; il ne veut plus retourner dans ce village qu’il a quitté il y a bien longtemps déjà. Qu’à cela ne tienne ! Ana n’a pas froid aux yeux : il faut qu’il vienne et qu’il laisse une chance à son paternel. Entre retrouvailles familiales compliquées, entreprise à gérer, flocons et chaleur d’un amour possible, c’est la féerie de Noël qui s’en mêle.

Selon Carole94p, une romance parfaite pour la saison : « Avec Baby, it's cold outside, c'est aussi un peu de magie de Noël. De la décoration de sapins, du vin chaud, des marchés de Noël, de la patinoire et même des cadeaux. On est totalement dans le thème donc et la fan de Noël que je suis a été satisfaite de cette ambiance festive et ce côté chaleureux. »

Non-fiction : Karyn Nishimura-Poupée, Japon, la face cachée de la perfection
Tallandier, 352 pages, 21,50 €

Quand vous pensez au Japon, vous avez probablement en tête une société pacifique, des artisans appliqués, un archipel à la pointe de la technologie - un peu comme si on pensait à la France uniquement en termes de luxe, gastronomie et terrasses de café. Mais qu'en est-il vraiment derrière ce vernis séduisant ? La journaliste Karyn Nishimura-Poupée interroge dans ce livre les fondements de notre fascination pour ce petit pays si influent, revenant sur ses grandes réalisations sans pour autant occulter sa part d'ombre.

Un essai édifiant pour Karim80 : « Japon, la face cachée de la perfection de Karyn Nishimura-Poupée est une œuvre captivante et profondément révélatrice, offrant aux lecteurs un aperçu nuancé et perspicace du Japon contemporain. L'auteure, avec son expertise en tant que journaliste correspondante, dévoile les multiples facettes de la société japonaise, allant au-delà des images idylliques souvent associées à l'archipel. »

Littérature française : Philippe Claudel (texte) et Lucille Clerc (illustrations), Rature
Stock, 96 pages, 18,50 €

Dans ce court récit de Philippe Claudel, c’est bien l’homme qui prend la mer. Et cet homme a un nom : Rature. C’est aussi le nom de son bateau, premier à partir à l’aube et dernier à regagner le port lorsque le soleil se couche. Si pour certain(e)s, vivre en dehors du monde, de la civilisation, être seul(e) face à la nature peut s’apparenter à un véritable cauchemar, pour Rature, il n’en est rien. Il est exactement là où il est supposé être, à sa juste place. Alors quand son fils arrive à l’âge de prendre la relève, Rature n’avait pas imaginé une seconde qu’il puisse en être autrement. Pourtant, son fils est parti. Et Rature, comme sa femme sur le rivage, espère son retour. Un texte de peu de mots - mais qui sonnent justes - sublimé par les illustrations de Lucille Clerc, à qui l’on doit les envoûtantes couvertures de l’Archipel du chien et de Crépuscule, précédents romans de l’auteur.

dvall s’est laissé bercer par la prose de Philippe Claudel : « Un texte qui se veut une ode au métier de pêcheur, une bourrade amicale à ces hommes au verbe rare qui risquent leur vie en bravant l'océan. [...] C'est un texte sur la fierté du métier, la fierté de la paternité et de la transmission à travers ce lien. Un texte aussi sur la pudeur virile, la peur de la perte et la colère des destins contrariés. »
 

Littérature étrangère : Marie Corelli, Vendetta
Eyrolles, traduit de l'anglais par Sylvie Del Cotto, 400 pages, 19,95 €

« Les histoires romantiques nées de l'esprit des romanciers sont pauvres comparées à la réalité », nous prévient Marie Corelli en préface de ce livre. Dans Vendetta, elle choisit justement de s'inspirer de faits réels survenus en 1884 à Naples, qui connaissait alors une vague de choléra. Le comte Fabio Romani est déclaré mort, enterré, mais se réveille bien vite. Pressé de retrouver sa fiancée Nina, il se rend compte qu'elle a une liaison depuis des années avec son meilleur ami, et que sa mort supposée les arrangeait bien. Ce roman gothique est l'histoire de sa vengeance.

Publié pour la première fois en 1886, c'est le premier roman de cette autrice anglaise traduit en français cette année. OceanOfBooks en redemande : « Cette œuvre, on la dévore autant qu'elle nous dévore, la quitter est difficile, l'oublier est impossible. Et cette ambiance, cette aura qui enveloppe chaque mot, nous suit, nous marque, nous hante même après avoir tourné l'ultime page de ce roman. [...] Un diamant noir, brillant d'amour, de haine et de trahison. »

Polar & thriller : Ludovic Mélon, La Brigade des buses
Calmann-Lévy, 300 pages, 14,90 €

Cette couverture a de quoi intriguer… Qui se cache donc derrière la Brigade des buses ? Une fois installé sur le fauteuil de maire de Maird, Oliver fait appel à son vieil ami Jack pour l’épauler au commissariat de police. La bonne planque ? Que nenni ! À son arrivée, Jack découvre que la réputation de son équipe, composée de trois enquêteurs un peu flemmards et de Prosper, cochon de compagnie renifleur de faux billets, est sacrément entachée. D’où le surnom railleur qui leur a été attribué. Alors qu’il s’attelle à la tâche de redorer leur blason, il s’aperçoit que ses prédécesseurs n’ont pas connu un sort très enviable… Décidément, Jack n’est pas au bout de ses surprises !

Une plongée très agréable et pleine d’humour dans le cosy mystery pour LeslecturesdeSixtine : « J'ai été très attirée par la couverture pleine de promesses, celles de l'humour et de la légèreté. J'ai découvert l'univers singulier de Ludovic Mélon. Une belle intrigue, des notes d'humour... tout est réuni dans ce cosy crime pour passer un agréable moment de lecture ! »

BD : Marion Montaigne, Nos mondes perdus
Dargaud, 208 pages, 24,50 €

 
Après le succès de sa bande dessinée conscacrée à Thomas Pesquet, Marion Montaigne reprend du service et se penche sur sujet qui nous fascine toutes et tous : les dinosaures. Une fascination qui a, de son côté, bercé son adolescence et qui a certainement éveillé sa passion pour les sciences. C’est donc un ouvrage pédagogique, ludique mais aussi un peu autobiographique qu’elle nous propose ici. Un projet dont elle nous parlait d’ailleurs déjà en 2022,au festival Quai des Bulles, lorsqu’elle nous a confié ses recommandations littéraires.

L’humour de Marion Montaigne et son talent pour la vulgarisation scientifique font toujours mouche auprès de JilanoAlhuin : « Marion Montaigne nous raconte ici avec talent les origines de la paléontologie [...] sa vulgarisation est compréhensible sans être trop simplifiée, tandis que ses quelques digressions autobiographiques servent toujours à éclairer quelques explications ; le tout est écrit avec le même esprit que celui de ses dessins. [...] C'est avant tout cet humour très ancré dans le réel, à la fois subtil et populaire, qui fait tout le sel de cette BD. »

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