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Violaine Huisman (Traducteur)
EAN : 9782073010414
Gallimard (24/08/2023)
3.47/5   105 notes
Résumé :
Maria, jeune libraire habitant à New York, porte un prénom féminin depuis quelques années seulement. Depuis qu'elle a eu le courage de fuir la ville paumée de Pennsylvanie où elle a grandi. Depuis qu'elle s'est enfin affranchie du corps assigné à sa naissance pour vivre en tant que femme, au grand jour. Cependant, malgré sa transition si libératrice, Maria ne peut s'empêcher de sentir que sa vie lui échappe.
C'est alors que sur un coup de tête, elle décide de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Venue d'un bled de Pennsylvanie, Maria vit désormais à Brooklyn. Femme transgenre, elle travaille dans une librairie qui lui paie à peine de quoi vivre et partage sa vie avec Steph une lesbienne cisgenre. Pas franchement bien dans sa peau, tout pourrait continuer cahin-caha lorsque sa copine lui annonce qu'elle l'a trompée avec un de ses collègues transgenre. Maria décide de tout lâcher pour filer plein Ouest.

Imogen Binnie ne nous offre pas une autobiographie, plutôt une oeuvre de fiction transgenre écrite pour des femmes trans. Maria se livre au quotidien, en essayant de comprendre sa transition et pose sur le monde un regard désabusé qui ne manque jamais d'acuité. Elle nous parle bien sûr de son voyage intérieur mais également d'auteurs féminins queer et s'interroge sur le genre, le conditionnement social, la ‘normativité'.

Bien qu'écrit et publié il y a une dizaine d'années, rien n'a beaucoup changé dans cette société qui cherche à tout prix à vous mettre dans des cases tout en prétendant avec condescendance vous comprendre.


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Maria, libraire trans à New York, a l'impression de tout faire cafouiller que ce soit la relation avec sa copine Steph ou son travail auquel elle arrive régulièrement en retard. Elle sillonne tout New York à vélo, boit beaucoup et oublie ses injections d'oestrogène.

Un beau jour, elle décide de tout plaquer pour partir sur les routes dans l'espoir de redonner du sens à son existence Aujourd'hui, c'est en femme trans qu'elle commence son roadtrip, vers le Nevada, le Grand Ouest !
Sur son chemin, elle va rencontrer le jeune James qui a beaucoup de points communs avec elle. Un classique de la Littérature trans devenu culte aux Etats-Unis sort enfin en France dix ans après sa sortie .

Il y a définitivement une plume Imogen Binnie : son Nevada est drôle, mordant, un poil cynique, irriguée d'une sensibilité à fleur de peau et parfois un peu cru.

Nevada, c'est un roman en mode contemporain sur une femme trans, écrit par une femme trans, genre.

Imogen Binnie déjoue toute attente de la littérature du road trip pour finalement nous délivrer ce qui ressemble plus à un voyage intérieur et une véritable réflexion sur la transidentité vécue de l'intérieur. Les pages où Maria parle de sa transition, de son quotidien de personne trans et son rapport aux autres permettentde mettre en avant les évolutions de la pensée queer et féministe, Internet, les réseaux sociaux et les blogs…

Imogen Binnie est la première femme trans à publier son roman aux États-Unis et cela explique à quel point ce texte a une aura particulière tant on sent que l'autrice fait tout son possible pour démonter idées reçues et préjugés via le personnage de Maria.

Et à l'heure où les discours transphobes semblent se banaliser, Nevada est un roman important qui permet au lecteur de cerner l'expérience des personnes trans tout en nous proposant à la fois un roman punk et tendre aux personnages queer touchants.

Nevada s'impose comme une référence et une lecture des plus nécessaires.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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"Les femmes trans dans la vraie vie n'ont rien à voir avec les femmes trans à la télé. Déjà, pour commencer, quand on se débarrasse de la mythifi-cation, des idées reçues et du mystère, elles sont largement aussi inintéressantes qu'une personne lambda."

Maria est trans, certes, mais là n'est pas l'essentiel du propos, cette histoire ne parle pas de sa transition, elle en est à l'étape suivante, la post-transition.
Lorsque sa copine la quitte, qu'elle se fait virer de son job, elle "emprunte" la voiture de son ex, prend un sachet d'héroïne et part en road trip. Bien entendu, comme dans tout road trip qui se respecte, elle va faire une rencontre, celle de James, lui en pré-transition et en plein questionnement.

Ce qui intéresse avant tout Imogen Binnie, ce n'est pas de parler de la transition elle-même, chose qu'attendrait d'après elle le lecteur lambda, elle veut nous amener ailleurs, envisager d'autres états, qui ne sont pas non plus être simplement cisgenre.
Au travers des monologues intérieurs de Maria et de son incapacité à communiquer en dehors de son blog en ligne, se révèle cette difficulté qu'éprouvent trop souvent les personnes trans à s'exprimer sans être examinées comme des bêtes curieuses par les autres et leur lutte pour s'émanciper du regard des cisgenres. Elle souligne également que la transition ne commence pas avec les hormones ou le coming-out trans, elle débute bien avant, avec ce sentiment que quelque chose ne va pas et la volonté de comprendre ce qui ne va pas.

Ce classique de la littérature trans américaine qui commence dans un New York gentrifié, ponctué de "Whatever" et de références Rock n' Roll pour finir au fin fond du Nevada, est enfin traduit en Français, dix après sa publication.

"Compte tenu du fait que personne n'identifie plus Maria comme trans, elle se demande ce que ferait Courtney Love dans ces circonstances. Comment s'y prend Courtney Love pour jeter un inconnu qui ne lui plaît pas ?"
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* Rentrée littéraire 2023 #5 *

Voici la critique rédigée en juin du 5ème roman lu en avant-première en tant que membre du jury du Prix du Roman Fnac :

"Maria, jeune libraire habitant à New York, porte un prénom féminin depuis quelques années seulement, depuis qu'elle a choisi de vivre au grand jour en tant que femme. Cependant, malgré sa transition si libératrice, Maria ne peut s'empêcher de sentir que sa vie lui échappe. C'est alors que sur un coup de tête, elle décide de prendre la route, direction le Grand Ouest...

Ce roman, qui va paraître en français en août 2023, a été publié aux États-Unis en 2013, et y est devenu culte. 

J'ai aimé le thème de la transition de genre, dont j'avais déjà eu un aperçu avec le magnifique film de Lukas Dhont, intitulé "Girl". Rien que pour cela, je suis heureuse de l'avoir lu...

Dans la première partie, c'est essentiellement un voyage intérieur dans les pensée et ressentis de Maria, arrivée à l'âge adulte, et sa lutte pour trouver un sens à sa vie, pour rencontrer le plaisir de vivre.

J'ai apprécié les réflexions intéressantes sur les questions de (trans)genre et de sexualité.

J'ai aimé aussi les choix stylistiques originaux de l'auteure.

Alors qu'elle nous présente les pensées de son personnage principal, le livre est écrit à la troisième personne. Ce choix a comme conséquence de donner l'impression que les personnages sont émotionnellement détachés de leur propre vie et de leurs expériences.

Elle met aussi le récit en parallèle avec les réflexions (intérieures) des personnages, en ne mettant pas toujours de ponctuation particulière pour signaler les monologues et/ou dialogues. Les pensées et "propres" mots du narrateur, et les paroles d'autres personnages se mélangent donc de sorte qu'on ne sait pas vraiment d'où vient une idée, ou si elle a été prononcée à haute voix ou non.

Elle alterne également, surtout dans la seconde partie du roman, les narrateurs d'un chapitre à l'autre, et adapte bien le style de la narration pour correspondre à la personnalité et à l'attitude du personnage dont elle développe le point de vue.

Dans cette seconde partie, consacrée au "road trip", j'ai trouvé que c'était un peu trop "fouillis", même si les émouvantes et intéressantes réflexions sur le sujet se sont poursuivies.

J'ai aimé les personnages, surtout Maria et James, que j'ai trouvés très bien décrits psychologiquement et très authentiques.

Enfin, j'ai apprécié que ce roman soit drôle et triste, et plein d'espoir et sombre à la fois. Toutefois, pour une raison que je peine à (m')expliquer, je ne me suis pas particulièrement attachée aux personnages et n'ai pas vraiment apprécié ce livre."

#PrixRomanFnac #fnac_officiel #rentréelittéraire2023 
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Un roman devenu culte aux Etats-Unis, un premier roman sur les trans écrit par une personne trans.

J'ai été dérouté par le style : Steph fait çi. Maria fait ça. du coup ; en vrai ; whatever, OK, style, genre…

J'ai été scotché par la scène qui ouvre le roman : faite pour choquer ? Sans aucun doute.

Et puis rien ne se passe : Maria vit sa vie, on en apprend un peu sur son enfance, elle travaille, elle rentre chez elle, elle a des problèmes de coeur.

Un roman qui m'a paru bien vide et qui ne cherchait qu'à choquer en employant un parlé « jeune ».
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critiques presse (5)
LeMonde
15 décembre 2023
C’est un roman dont le charme foutraque tient surtout à Maria, ses contradictions, ses interrogations, ses whatever (« peu importe ») à la pelle, sa solitude et celle des êtres qui croisent son chemin.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesInrocks
13 décembre 2023
Ça fuse, ça envoie, les pensées s’entrechoquent comme les sentiments et la quête d’identité. La question de la transition infuse la fiction. Soudain, émerge, enfin, une héroïne de fiction dont la personnalité et l’identité ne se limitent pas à sa transidentité.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LeFigaro
24 novembre 2023
À bord de la voiture de son ex, une jeune femme transgenre se dirige vers l’Ouest. Un road movie enlevé et plutôt touchant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Liberation
23 octobre 2023
"Nevada" – c’est pour ça qu’on l’aime – n’est pas là pour être sympa, pas là pour faire de la pédagogie. Parfois on croirait, et puis non : plutôt qu’une leçon, on plonge dans le monologue intérieur, pétri de contradictions et de références, d’une personne qui, oui, s’identifie comme trans, mais pas seulement.
Lire la critique sur le site : Liberation
Bibliobs
11 septembre 2023
Un road-trip sans voyage, un roman trans sans transition, un texte qui dément le principe de Tchekhov en mettant un sachet d’héroïne sur la table sans que personne n’en consomme jamais.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
A vingt ans, elle s'est rendu compte qu'elle était toute détraquée non pas parce qu'elle était trans, mais parce que trans est tellement stigmatisé. Si tu pouvais passer un an hors de la civilisation, et, genre, vivre dans un centre commercial abandonné au milieu du désert, te faire des injections d'oestrogène, travailler ta voix, trouver une nouvelle façon de t'habiller, méditer huit heures par jour sur la socialisation genrée et enfin te faire opérer du bas en guise de récompense, ce serait relativement facile de faire sa transition.
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Il y a ce phénomène absurde des femmes trans qui se sentent obligées de prouver qu'elles sont trans, archi trans, et qu'elles n'ont aucune espèce de doute quant au fait qu'elles sont Vraiment, Totalement, Trans. Parce que tu dois pouvoir prouver aux psychologues et aux médecins que tu es Totalement Trans, le fardeau repose entièrement sur tes épaules si tu veux obtenir le moindre traitement. C'est-à-dire des hormones. C'est absurde, et tu dois être capable de traverser ce parcours du combattant, tu dois pouvoir cocher toutes les cases.
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C'est à ça que ça ressemble d'être une femme trans : ne jamais être sûre de qui te perçoit comme trans ou de ce que cette information veut dire pour les gens. Etre dans une position sociale bancale et bizarre. Et c'est même pas comme si ça comptait vraiment que quelqu'un sache que t'es trans. On s'en fout. Tu ne veux juste pas que la personne drôle, charmante, complexe et excentrique que tu es se retrouve gommée dans l'esprit de ces gens qui se sont fait bourrer le crâne par de pauvres scénaristes de séries télé, ou pire encore, des scénaristes de pornos sur internet.C'est juste lassant de devoir sans cesse éduquer les gens. Ca ne vous rappelle rien ? Les femmes trans doivent se coltiner la même merde que toutes les personnes au monde qui ne sont pas blanches, hétéros, mâles, valides ou autrement privilégiées. Ca n'a rien de glamour ou de mystérieux. C'est lassant.
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Elle est déjà à deux doigts de se faire réprimander pour son retard, et en vrai qui sait s'il y a moyen de trouver un boulot après avoir fait sa transition. Elle essaie de ne pas se demander si ça veut dire qu'elle va devoir rester à son taf jusqu'à sa mort.
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Mais les gens qui font du porno avec des femmes trans dedans sont quasiment tous des hommes. C'est-à-dire des personnes qui ont à cœur de préserver leur privilège de mâles blancs, les systèmes de pouvoir réificateurs qui leur permettent de continuer de dominer, et les constructions profondément misogynes de ce que représente une femme, et donc de ce que c'est que de devenir, entre guillemets, une femme, et puis, tu vous, tout ce merdier. C'est compliqué et révoltant, mais là où je veux en venir, c'est que ce type de porno est produit en suivant un paradigme misogyne par des gens qui n'ont aucune envie d'interroger la misogynie. D'une certaine manière, ils érotisent la misogynie, ce qui, en soi, n'est pas nécessairement un problème si tu le fais intentionnellement et consciemment, mais si tu fais ça et, oups, au passage tu la renforcés en tant que norme culturelle, va te faire foutre.
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Videos de Imogen Binnie (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Imogen Binnie
Elise Lépine, journaliste littéraire au Point, et Romain de Becdelièvre, auteur, adaptateur, conseiller dramaturgique et documentariste, nous donnent leur avis sur deux romans : - "Nevada", d'Imogen Binnie, road-trip géographique et intime sorti il y a 13 ans et enfin publié en France, qui raconte la complexité d'une transition de genre - "La Mer de la tranquillité" de Emily St. John Mandel, ouvrage poétique de science-fiction
#litterature #raodtrip #sciencefiction
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